Il y a quelque temps j’ai émis des doutes sur la laïcité, démontrant ses limites, son archaïsme face aux défis nouveaux auxquels elle doit faire face, je parle d’un renouveau religieux, plus agressif et médiatique. Il fut un temps où cette laïcité pouvait paraitre un bon compromis, ménageant à la fois la chèvre et le choux, convenant aux républicains de l’époque tout en laissant à l’église, des droits qui à l’époque pouvaient paraitre normaux. Mais les temps ont changé, et aujourd’hui force et de reconnaitre que la laïcité est une loi dépassée, débordante de contradictions, montrant clairement ses limites face à la montée d’autres croyances aux mœurs et rites nouveaux, les moyens de médiatisation ayant eux aussi évolué, les journaux télévisés montrant dans l’instant les actes religieux partout dans le monde, l’apparition d’internet permettant de communiquer à la fois vers un ensemble et vers une personne en particulier.
De même, je soulevais un aspect pervers de cette laïcité, mettant l’État dans une position délicate, celui d’accepter les doctrines religieuses, le rendant forcément complice de leurs enseignements, tout en devant lui-même rester impartial. Je concluais par le fait qu’il serait grand temps de réfléchir à une autre philosophie (loi) sociale, capable de défendre coûte que coûte les libertés d’expression, tout en n’engageant pas l’État, ce dernier devant non seulement rester équitable, mais ne devant en plus pas avoir la moindre position, le moindre engagement séculier, c’est-à-dire opposant deux modes de fonctionnement.
L’athéïcité telle que je la conçois est une approche possible, ce mot, un néologisme, désengageant l’État, ne l’opposant pas à deux modes de fonctionnement comme le fait la laïcité, le désengageant de toute forme de reconnaissance des cultes et de leurs doctrines, tout en permettant bien entendu toujours la liberté des choix culturels. Cette athéïcité pourrait aussi permettre de faire face aux nouveaux enjeux sociaux, qu’ils soient médiatiques ou religieux, devant de par les lois républicaines remettre chacun à sa place, devant ses responsabilités et ses choix, cette athéïcité pouvant aussi s’engager dans une évolution permanente de l’éducation publique, donnant à chacun les outils nécessaires à une évolution plus rationnelle de l’histoire de l’humanité et du monde.
Tout ceci n’est bien entendu qu’une simple approche, celle d’une position plus moderne de nos sociétés, plus équilibrée et en phase avec les enjeux d’aujourd’hui, l’État devant de par cette athéïcité être garant d’une société émancipée de dieu, sachant défendre des valeurs plus responsables.
Il serait intéressant de lire d’autres approches, je vous y invite donc, cet espace étant aussi prévu pour cela.
Gilles Ragnaud