Devant le raz-de-marée des religions, beaucoup d’athées en France aimeraient se fédérer, pas particulièrement pour marquer leurs différences, mais pour avant tout prendre eux aussi en tant qu’athées, part au débat public et citoyen. Ce qui les bloque est avec plus ou moins de raison, la peur qu’une fédération Française de l’athéisme ne bascule dans son organisation, vers des travers religieux, c’est-à-dire avec un « chef spirituel », de grands cadres, etc.
J’ai pour ma part toujours aussi eu cette volonté pour les raisons que j’ai largement publiées, de créer une fédération athée, mais pas n’importe comment, cette peur de travers religieux me posant à moi aussi un problème. C’est pour ça que j’ai toujours abordé le sujet sous une forme politique, parce que l’athéisme est avant tout un débat politique, dont les premiers acteurs concernés sont nos élus, leur parti et représentants. Certains me reprochent cette logique, mais elle est à mon goût et pas que le mien, la meilleure que l’on puisse avoir, apportant directement un débat à la fois public et politique, avec tout ce que cela représente de démocratie et de respect de la république. Ainsi l’athéisme doit être politiquement et socialement traité de la même manière que la laïcité, devant être comme elle représenté sous forme de fédération mais aussi d’associations athées, avec des bureaux et des représentants élus démocratiquement et chaque année par les cotisants.
Mais l’athéisme n’est pas la laïcité, car n’étant pas une loi d’Etat, n’ayant donc nécessairement pas les mêmes rapports, les nôtres étant aussi faits de revendications, devant prendre part et donner nos avis sur les décisions politiques et sociales, et pour une raison simple, celle que nous sommes en tant qu’athées, inévitablement concernés par la vie publique de notre pays. En cela nous devons aussi fonctionner un peu comme une confédération, n’y voyez pas là une insulte, ce modèle nous permettant une volonté de démocratie permanente, où les questions de fond sont mises en débat et votées avec la participation de l’ensemble des adhérents, évitant ainsi le piège du fameux « chef suprême » tant redouté par tous, étant des décisions collégiales et démocratiques.
Nos « œuvres athées » à venir sont multiples, devant bien sûr être présents pour chacun, sachant à la fois aider, soutenir et répondre aux demandes de tous, devant être sur le terrain afin de garantir le plus possible de démocratie, représentés partout et par le plus de monde possible.
Ceci n’est qu’une proposition, une idée de ce que pourrait être une « Union Athées de France ». Je tiens par cette proposition à faire naître le débat, entendre vos idées et partager de ce qui à coup sûr sera les prémices d’une grande avancée, celle d’un débat nouveau en France, animé par de nouveaux interlocuteurs apportant toujours plus de démocratie et d’évolution dans notre pays.
Gilles Ragnaud