Alors puisque nous sommes une de ces sensibilités, “2ème conviction de France”, nous devons nous aussi avoir un droit de regard sur les affaires laïques, et ce, même si nous ne sommes pas un culte.
Pour Génération Athée l’idée de laïcité est primordiale, mais elle l’est dans un sens athée, selon des options et des volontés athées. Si nous avions par exemple eu droit de parole sur les affaires laïques, nos sensibilités n’auraient jamais permis le nombre considérable d’accords payés par de l’argent public, qu’il y a eu entre l’État et les religions ces derniers temps.
Le problème c’est que bien qu’étant la deuxième conviction de France, nous sommes avant tout athées et donc non considérés par la laïcité, nos sensibilités n’étant pas religieuses. Nous devons donc exiger de la part de l’État, un changement des statuts de la laïcité en France, afin que l’athéisme soit considéré au même titre que les religions, par la loi de 1905.
Sans les sensibilités athées, la laïcité en France est en déséquilibre permanent.
Il n’est en effet pas normal, voire antidémocratique, de voir la deuxième sensibilité de France, représentant des millions de citoyens, systématiquement écartée des affaires laïques. Cette mise à l’écart est comparable à un trio musical dont l’un des joueurs n’aurait pas de partitions, ne pouvant donc pas jouer, la musique en étant totalement dénaturée.
Les athées sont au moins autant concernés que les religions et l’État sur les questions laïques, surtout en ce moment. Il est donc pour la France et ses citoyens, dans un esprit permanent de démocratie, fondamental d’équilibrer le débat national sur les questions laïques, en y impliquant les sensibilités athées.
C’est ici avant tout une bataille politique, dans le sens large du mot, d’engagement athée. Nous devons réclamer haut et fort cet équilibre, car étant une évolution fondamentale de la loi sur la laïcité, une preuve de maturité de l’État, les athées de France devant eux aussi jouer leurs partitions.
Gilles Ragnaud