L’enseignement des faits religieux Épisode 1, par Philippe Gaudin.
Nous en parlions il y a quelques jours, soulignant que même si la démarche est honorable, puisqu’étant faite pour accompagner pas à pas les enseignants de cycle 3, et répondre aux questionnements des élèves et de leur famille, elle nous paraissait « peu laïque », de vouloir « éduquer à la laïcité » uniquement par l’enseignement des faits religieux, sans y inclure les faits athées. Voir ici.
Dans cette vidéo, (voir ici ) à laquelle nous ne pouvons hélas pas répondre, ces dernières étant réservées aux personnes suivies ou mentionnées par l’Observatoire de la laïcité, une chose, nous interpelle. En effet, dans sa présentation Philippe Gaudin, qui est aussi le Directeur de l’Institut Européen en Sciences des Religions (IESR), argumente ” l’utilité de cette éducation “, en actant que : « les religions sont un fait social, un fait culturel, à peu près universel dans l’espace et dans le temps, qui mérite d’être étudié. » Bon, pourquoi pas, mais alors qu’il nous explique en quoi cela est-il différent des actes de l’athéisme, étant aussi « un fait social, un fait culturel, à peu près universel dans l’espace et dans le temps, méritant d’être aussi étudié. »
Que penser de cette initiative.
La laïcité, telle qu’on la présente en France, ne peut séparer religion et athéisme, et pourtant l’athéisme en est clairement et systématiquement écarté, la laïcité que l’on nous offre ne s’adressant pas aux athées. Nous le voyons encore ici avec cette vidéo, l’argument qu’apporte Philippe Gaudin, pour qui nous avons un immense respect, ne tenant pas la route, imaginant bien que ce grand philosophe doit lui-même en être conscient. Doit-on en conclure que la laïcité en France a du mal à accepter l’arrivée d’un athéisme moderne, que les convictions athées sont politiquement incorrectes, étant un caillou dans la chaussure d’une politique laïque Française ayant déjà du mal à contenir les religions ? Nous ne savons pas, par contre ce que nous savons c’est que nous sommes totalement rejetés, et que nous avons cette impression de plus en plus réaliste, que les choses se font dans notre dos, en catimini, entre cadres, décideurs du gouvernement et les pouvoirs religieux.
Cette politique laïque est à la fois décevante et dangereuse, dans le sens où les athées dans leur ensemble ne s’y sentent plus concernés, au point de ne plus la soutenir. Cette politique a de plus tendance à extrêmiser une partie des athées de France, créant de la religiophobie, voir du racisme, n’assurant plus la cohésion citoyenne, le fameux « vivre ensemble » auquel nombre d’entre nous adhérions. Cette politique enfin, n’a de cesse de créer des communautés athées se renfermant de plus en plus sur elles-mêmes, n’acceptant plus aucun compromis passé entre religions et État, le risque étant de voir certains de ces groupes s’en prendre ouvertement aux cultes, à leurs membres et à leurs édifices. Comme nous l’écrivions il y a quelques jours, « il devient difficile de croire en une laïcité explicitement partiale », ne s’adressant plus qu’à ceux qui font du raffut pour être entendus.
Nos décideurs ont donc le devoir de se rapprocher des athées, d’écouter ce qu’ils ont à dire, ce qu’ils proposent pour une laïcité plus cohérente avec notre temps, devant en tenir compte pour l’avenir et la cohésion sociale.
Nous, nous sommes prêts !
GR