Au contraire des athées et de l’athéisme, les religions possèdent ce que l’on appelle une « base électorale », c’est-à-dire un groupe d’électeurs qui partage des convictions religieuses communes et qui vote en conséquence. Ces personnes sont souvent très fidèles à leurs convictions, les mettant au cœur de leur engagement politique. Ceci permet aux lobbies religieux de mobiliser cette base électorale, faisant appel à des enjeux moraux et éthiques, tels que l’avortement, le mariage homosexuel, la contraception, la liberté religieuse, etc. des sujets généralement très importants pour les électeurs et les groupes de pression religieux, étant un outil électoral utilisé pour engager leur public à voter en faveur de candidats ou de positions politiques.
En France, avec seulement environ 20% de catholiques et 10% de musulmans, sans compter les influences religieuses et ethniques juives, les bases électorales religieuses sont suffisamment importantes pour avoir un impact significatif sur les élections. Les formations politiques cherchent à courtiser ces bases électorales en adoptant des positions qui leurs sont favorables sur des questions religieuses et sociales.
Mais d’abord, qu’est-ce qu’une base électorale ?
Comme donné en exemple concernant les religions, une base électorale se réfère à un groupe de personnes qui partage des caractéristiques, des opinions, des valeurs, un sens moral ou éthique, voire des projets de société communs. Cette base est souvent déterminée par des facteurs tels que la conviction cultuelle ou non cultuelle, la classe sociale, l’âge, le genre ou l’appartenance ethnique, etc. Ceci veut dire que nos athéismes ne sont pas simplement une question de convictions, puisque influençant également et nécessairement nos engagements politiques et la façon dont nous envisageons la société.
Ainsi, en tant qu’athées, nous sommes responsables de nos propres destins, ayant aussi dans les mains, ceux de nos générations futures, devant défendre pour elles, ce en quoi nous croyons. Par exemple, pour la majorité d’entre nous, l’idée que les sciences et la raison, doivent être au cœur de la prise de décision politique est une évidence que nous devons garantir. Il en va de même, concernant la morale et l’éthique, devant, pour une majorité d’athées, être discutées et résolues par la logique et le débat, plutôt que par une autorité irrationnelle. Préférant un avenir fondé sur des faits et des preuves plutôt que sur des croyances religieuses ou des convictions personnelles, nous avons, en tant que citoyens athées, une responsabilité collective envers le futur de notre société, sa justice sociale, ou encore l’égalité, des valeurs souvent communes aux athées, car essentielles pour une société juste et équitable.
L’engagement viendra des politiques !
Les partis politiques cherchent toujours à construire et à maintenir une base électorale, en cela, si nous arrivons à créer une de ces forces, suffisamment importante, fidèle à des valeurs liées à l’athéisme, capable de se mobiliser, alors les formations politiques agiront selon nos intérêts. En conclusion, mettre nos convictions athées au cœur de nos engagements politiques, comme le font et l’ont toujours fait les religions, c’est nous assurer des échanges de bon sens, des soutiens dont les conséquences seront durables et compatibles avec un avenir émancipé de toutes formes de superstitions.
Le plus difficile est, et sera, de savoir réunir un noyau dur d’athées suffisamment engagés pour, ici encore, concurrencer les religions sur ce terrain politique, que sont les bases électorales.
Et en cela, chacune et chacun est engagé.
Gilles Ragnaud
Penses-tu, à un parti politique, athée ? Est-ce seulement envisageable, possible, légal ?
Robert.