UNE IDÉOLOGIE POLITIQUE ATHÉE ?

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Beaucoup pensent que l’athéisme n’a pas de couleur politique, et pourtant, tout comme les religions, de grandes lignes sociétales portent les projets de sociétés athées.

Parlons-en.

Que ce soit lié à la défense des libertés, l’écologie, les sciences, l’éthique, la morale, l’éducation, ou encore la sauvegarde des services publics, les acquis sociaux ou même le pouvoir d’achat, dans leur grande majorité, les athées se reconnaissent dans une idéologie d’opinion politique commune.

Un socle commun.

Souvent ouvert à un « capitalisme d’État » capable d’assurer des services publics forts, (hôpitaux, EHPAD, écoles publiques, gendarmeries, sécurité sociale, financement des lois laïques…), les athées, dans leur majorité, soutiennent des politiques publiques basées sur la raison, la logique, les sciences et l’égalité, le tout en cherchant à minimiser l’influence des croyances religieuses dans les affaires politiques, sociales et éducatives. Ainsi, certaines de leurs valeurs ou perspectives sont directement associées à leur athéisme, par exemple, dans le soutien à des politiques publiques assises sur la rationalité, l’évolution des sciences et leur instruction, privilégiant également des décisions politiques fondées sur l’éthique, l’égalité des droits, la justice sociale, la protection de l’environnement ainsi que, d’une manière générale, l’humanisme dans son ensemble.

De même, les athées sont favorables à une stricte séparation entre les institutions religieuses et l’État, promouvant une société laïque où les croyances religieuses ne guident pas les politiques publiques, s’opposant au lobbying politique cultuel et défendant la neutralité religieuse dans les décisions gouvernementales.

Dans les petites lignes, cela passe par quantité d’éléments que nous athées aimerions voir évoluer dans nos sociétés, à commencer par le respect de nos convictions, valeurs et nos droits en tant que membres de la société civile d’être écoutés et entendus. Cela passe aussi par les droits des enfants, ceux des femmes, les libertés sexuelles, des libertés telles que la légalisation de l’euthanasie, du suicide assisté, de l’humusation et tant d’autres, dépendant, malgré la séparation État-cultes, de « toujours » des lobbies politiques judéo-chrétiens et de leur dogme.

Tout cela passe aussi par des perspectives nouvelles et indispensables pour assurer un équilibre universel, à commencer par l’avenir que nous souhaitons pour les générations futures, devant les protéger selon nos propres valeurs, rationnelles, faites de raisons et de raisonnements discursifs, et non pas de superstitions et autres hypothèses manipulées. C’est entre autres en passant par des réformes essentielles, plus raisonnées, notamment concernant les lois sur la laïcité, que nos opinions politiques communes pourront enfin empêcher les lois de la République d’accorder des libertés d’endoctrinement et d’enseignement des superstitions aux plus jeunes et aux plus faibles.

Du concret ?

Le raisonnement politique athée forme les grandes lignes de nos projets de société, beaucoup allant à l’encontre de celles des religions, à commencer par l’idée d’un « lobbying d’entrisme politique cultuel ». Les religions, pour nous athées, n’ont rien à faire en politique. Ainsi, nous avons l’obligation de nous lever contre les « grandes institutions religieuses ou issues de religions », telles que le CFCM – Conseil français du culte musulman, le Vatican et ses nombreux tentacules, ou encore le CRIF – Conseil Représentatif des Institutions Juives de France. Dans le même sens, nous devons savoir nous-mêmes devenir une institution politique nationale forte, non cultuelle, reconnue d’utilité publique et portée par nos propres représentants. Être un contre-pouvoir face aux cultes, les empêcher de manipuler les pouvoirs politiques et économiques, de distiller leur haine cultuelle, de mentir à longueur de temps, de mettre en danger des nations, des peuples, des familles, des communautés et des volontés de libertés, juste parce qu’ils ne correspondent pas à leurs logiques doctrinales, est aussi notre responsabilité politique commune.

Le bien commun et la raison

Ce ne sont ici que des évidences sociales et économiques, érigeant leur propre couleur politique, faite de « principes d’humanité » dénués de toute forme de démagogie. Nos seules motivations sont « le bien commun et la raison », soutenant diverses valeurs et perspectives répondant à des opinions et des raisonnements communs, et cela, quelque soit l’éducation que nous ayons reçue et le milieu d’où nous sortons, l’athéisme nous rassemblant dans ses projets de société, avec pour volonté de trouver des solutions rationnelles et équitables en tout et pour tout.

L’athéisme, pour beaucoup d’entre nous, n’a d’autre choix d’avenir que la politique, dans le sens de l’engagement, le même que celui que mènent religions et croyants depuis des siècles. Ainsi, pour la première fois, des athées ont compris qu’ils devaient porter leurs propres projets de société, tout en formant un « réseau d’influence européen » puissant, qu’ils devaient travailler avec les décideurs politiques, sociaux et économiques, le tout dans le respect de chacune et chacun. Ils ont compris qu’ils devaient remettre en cause et faire évoluer la démocratie, les lois sur la laïcité, mais aussi celles de la République, qu’ils devaient réclamer des droits et que la France et l’Europe leur en devaient. Pour la première fois, ils ont aussi compris qu’ils étaient une « force législative » capable de faire chuter les trois plus grandes religions, et qu’ils avaient pour eux les droits et libertés qu’offrent nos démocraties, leur donnant la capacité de mettre l’État devant ses incohérences laïques et républicaines, tout en obligeant les religions à devoir faire face à la concurrence politique inédite d’un pouvoir convictionnel, non cultuel.

L’athéisme, une politique à part entière.

Être de droite, du centre ou de gauche, n’a ici aucune importance, la raison athée, la logique, le rationalisme nous poussant à soutenir des politiques et des projets de société communs, bien plus modernes, moins nombrilistes, moins prédateurs et plus humanistes que ceux des démocraties actuelles. Et, même si pour beaucoup cela reste encore une utopie, s’imaginant que ça prendra du temps, c’est ça que nous devons savoir construire pour nos générations futures.

Et ça commence aujourd’hui et maintenant.

G. Ragnaud

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