Une France gérée par un gouvernement de transition serait bon pour les athées et l’athéisme.

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En France, où la laïcité est fondamentale, la mise en place d’un gouvernement administratif ou de transition, pourrait paradoxalement être une opportunité renforçant les positions et les droits des athées. On vous explique pourquoi.

Comme nous avons pu le voir dans des nations en crise, ayant mis en place un gouvernement de transition, la situation politique instable tend à fragmenter l’opinion publique, et, plus important, à donner de la visibilité à une plus grande diversité d’opinions. Ainsi, dans certaines nations, les débats sur la laïcité et la place des religions dans l’espace public ont été exacerbés par des crises politiques et sociales, mettant en lumière des voix auparavant marginalisées. Hélas, bien souvent ces voix ont été prises d’assaut, polluées par l’entrisme, le lobbyisme et l’ingérence des extrémistes religieux de tout bord, les plus connus étant les Frères Musulmans infiltrant les fondations de nos voisins belges.

Les athées, en France, en cas de gouvernement administratif, pourraient s’ils le voulaient, bénéficier de ce genre de visibilité accrue pour promouvoir leurs perspectives sur des questions comme la laïcité, l’éducation, l’éthique et la morale, cette mise en lumière ayant des effets immédiats, capables de réduire la capacité de l’État à soutenir ou à privilégier certaines institutions religieuses. Pour exemple récent, prenons les tensions autour du financement public des lieux de culte et des écoles religieuses, montrant un débat intense sur l’utilisation des fonds publics, les athées y ayant une occasion pour insister sur une stricte séparation de l’Église et de l’État, et pour réduire les subventions publiques aux institutions religieuses.

Encourager la pensée critique et scientifique

Un gouvernement administratif, pour les athées, c’est aussi l’ouverture à un environnement où les pensées rationnelles, critiques et scientifiques, sont valorisées comme moyen pour résoudre des problèmes complexes, plutôt que des solutions basées sur des croyances religieuses. Prenons pour exemple récent la gestion de la pandémie de COVID-19, qui a mis en avant l’importance des conseils scientifiques et des décisions basées sur des preuves, parfois en opposition avec des croyances religieuses, des remèdes de grand-mère et autres aberrations ésotériques.

Les athées, ici encore, profitant d’une dynamique de visibilité, auraient l’opportunité d’être les promoteurs de la pensée scientifique, et de renforcer l’importance de l’éducation scientifique et du raisonnement critique dans les politiques publiques. Cette opportunité pourrait aussi être de mise pour les réformes éducatives, la mise en place d’un gouvernement administratif devant être l’occasion d’entraîner une réévaluation des programmes éducatifs, avec une possibilité de renforcer l’enseignement de la laïcité et de l’athéisme dans les écoles. D’ailleurs, les nombreux débats sur les programmes scolaires et l’enseignement de la morale et de la citoyenneté montrent un terrain fertile pour des réformes, les athées ayant pour devoir de les promouvoir, incluant une éducation plus équilibrée entre croyances religieuses et athéisme, encourageant la pensée critique dès le plus jeune âge.

Faire évoluer les droits individuels

Les mouvements pour les droits civiques et les libertés individuelles ont souvent gagné du terrain pendant des périodes d’instabilité politique, profitant des faiblesses des structures étatiques pour avancer leurs causes. Ainsi, s’ils le voulaient, dans une France sous un gouvernement de transition, les athées auraient la possibilité de faire évoluer les droits individuels, y compris ceux concernant la liberté de conscience, donnant l’occasion à chacun, et là ce serait inédit, le moyen de l’exprimer tout en étant mieux protégé par les lois et moins sujet à des compromis politiques. Ce serait pour les athées le moyen de renforcer la protection juridique de la liberté de conscience, en s’opposant à toute forme de discrimination, qu’elle soit religieuse ou athéophobe.

Mon avis

Au vu des sondages et autres projections, il est fort possible que ce profil de France sous un gouvernement administratif soit, dès le 8 juillet prochain, une réalité, qui, paradoxalement, offrirait des opportunités pour les athées et l’athéisme en ouvrant des espaces de dialogue, en réduisant l’influence des institutions religieuses et en favorisant une approche plus critique et scientifique des politiques publiques. Cette situation pourrait permettre aux athées de promouvoir une société plus laïque et respectueuse de toutes les convictions engagées autour de l’hypothèse de l’existence, ou pas, d’un dieu, en renforçant les droits individuels et en réformant l’éducation. Mais, comme ils le démontrent depuis des siècles en ne brassant que de l’air et en ne s’investissant pas, comme le font pourtant les religions depuis toujours, dans les vies citoyennes et celles des nations, il est peu probable que les athées se démènent pour tirer parti d’une telle opportunité. Après eux… le déluge !

C’est ici un problème récurrent en athéisme, celui qu’en ne bougeant pas collectivement, ils laisseront ces opportunités liées à un gouvernement administratif, aux seuls groupes religieux, avec pour conséquence une montée en puissance d’associations cultuelles extrémistes. Et pourtant, s’ils le voulaient, avec un peu de courage et de foi en nos convictions athées, en leur aboutissement dans le temps, les athées auraient la force nécessaire pour faire reculer les religions et faire gagner le futur de nos générations futures.
Mais en ont-ils vraiment envie ?

GR

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