En France, contrairement aux États-Unis où les chiffres sont plus accessibles, le lobbying politique des religions reste un sujet opaque. Il est en effet difficile d’obtenir des chiffres précis sur les sommes d’argent directement investies par les religions dans le lobbying politique, et cela pour plusieurs raisons.
Depuis la loi de 1905 sur la séparation des cultes et de l’État, la France limite, en théorie, l’influence directe des religions dans les affaires publiques. Afin de contourner cette séparation, les efforts de lobbying religieux se font avec beaucoup de discrétion. Ainsi, ce lobbying agit la plupart du temps via des associations culturelles, des groupes de réflexion ou des initiatives sociales. Par exemple, l’Église catholique influence les débats publics sur des questions éthiques comme l’euthanasie, l’avortement ou la famille.
Le financement des groupes religieux, particulièrement des groupes musulmans ou évangéliques, peut aussi provenir de dons privés ou étrangers, notamment des pays du Golfe ou de réseaux protestants américains. En raison de leurs origines, ces fonds ne sont pas toujours clairement attribués à des activités de lobbying, une opacité qui permet, là encore, de contourner la loi de 1905.
Concernant la communauté juive, plusieurs organisations influencent de manière indirecte la vie politique et sociétale, notamment le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), le Fonds Social Juif Unifié (FSJU) et la LICRA (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme).
Le lobbying de la communauté juive reste tout aussi opaque que celui des autres religions. Par exemple, le dîner annuel du CRIF réunit des personnalités politiques, économiques et médiatiques importantes, discutant, malgré la séparation des religions et de l’État, de questions d’actualité, exerçant ainsi une influence sur les débats publics en France. Certaines organisations juives en France entretiennent aussi des relations étroites avec Israël, exerçant ainsi une forme de lobbying sur les questions de politique étrangère.
Au-delà de ce lobbying, ou peut-être grâce à lui, ces organisations réalisent aussi un travail indispensable, qu’il nous faut saluer, contre le racisme et l’antisémitisme.
Le catholicisme reste la religion avec le plus de poids historique et culturel en France, avec des relais importants dans les sphères politiques, médiatiques et intellectuelles. Cependant, en raison de l’opacité, il reste difficile d’évaluer combien l’Église catholique investit directement en lobbying. Pour rappel, la “Conférence des évêques de France” participe aux débats sociétaux et politiques, chose que nous, Génération Athée, trouvons intolérable.
En résumé, il n’existe pas de données chiffrées claires sur les sommes investies par les religions dans le lobbying en France. L’influence religieuse y persiste de manière opaque à travers des canaux indirects, des réseaux d’influence et des actions associatives, plutôt que via des campagnes de lobbying traditionnelles.
Encore une chose contre laquelle les athées devraient se battre.
G. Ragnaud