Et si l’État et les collectivités faisaient des économies sur les sommes astronomiques versées aux religions ?
Dans notre article du 17 juin dernier, “Ce que coûtent les religions chaque année à la France”, nous avions, faute de données officielles, fait un calcul plus ou moins approximatif des dépenses faites en France pour les religions. Après avoir réuni nombre de données, nous sommes arrivés à une somme d’un total d’environ 8 milliards 195 millions d’euros par an. Cette somme est à partager entre les dépenses de l’État et celles des collectivités locales, comprenant, entre autres, l’entretien des édifices religieux, les subventions diverses, les dépenses concernant les écoles privées sous contrat, les coûts liés à la logistique, aux soutiens financiers, etc.
Faire payer les religions.
Notre estimation ne comprenait pas que des dépenses, calculant aussi les manques à rentrer pour l’État et les collectivités locales. Parmi ces manques à gagner, nous pouvons citer les exonérations fiscales, environ 300 millions d’euros, ainsi que les mises à disposition de locaux et terrains, soit environ 50 millions d’euros, sommes pour lesquelles l’État, par contribution à sa dette, devrait demander aux religions de payer.
Autres économies possibles liées aux religions.
Mais les dépenses de la France en matière de religions ne s’arrêtent pas là. L’État pourrait aussi faire des économies sur les multiples aides aux communautés religieuses étrangères et hors frontières, pouvant aussi diminuer les dépenses liées à l’envoi de militaires pour sécuriser ces mêmes communautés. Il pourrait aussi cesser ses soutiens financiers aux institutions religieuses françaises à l’étranger, et fortement diminuer ses subventions pour l’entretien et la restauration d’édifices religieux à l’étranger. Pour finir, la France pourrait drastiquement baisser ses subventions et aides aux associations religieuses françaises à l’étranger, ainsi que celles concernant la diplomatie religieuse, et diminuer les aides humanitaires liées aux crises religieuses. Liste non exhaustive, car nous ne savons certainement pas tout. La laïcité, bien que principe fondamental, impliquant également des coûts indirects liés au maintien d’infrastructures religieuses, aux exonérations fiscales et aux subventions, des éléments difficiles à centraliser et à chiffrer précisément.
Dans la réalité, et nous en parlions ici même dans un de nos articles daté d’avril 2016, la laïcité, à elle seule, coûterait de 12 à 16 milliards d’euros par an. Cependant, en l’absence de “centralisation des données”, il reste difficile de chiffrer ce que coûtent réellement les religions en France, la Cour des Comptes n’en faisant étonnamment aucune publication.
Un sujet tabou.
Les dépenses faites par la France pour les religions restent, dans notre pays, un sujet tabou et il semble que ni l’État ni les collectivités n’aient la volonté d’être plus transparents sur ce point.
Ce tabou autour de ces dépenses s’explique par un manque flagrant de volonté politique. L’État et les collectivités préfèrent apparemment éviter un débat qui pourrait exposer les privilèges dont bénéficient les religions. Ainsi, toute tentative d’enquête ou de débat est rapidement étouffée, afin d’empêcher une réelle transparence. Pour nous @GenerationAthee, il va pourtant de soi que les religions devraient elles aussi participer à l’effort que notre nation doit faire pour réduire sa dette, leurs coûts étant titanesques, la moindre des choses serait que l’État leur serre la ceinture, et cesse son favoritisme d’exonérations fiscales.
Pour finir, chers ami(e)s athées, gardons en tête que, représentant plus de 50 % des citoyens français, c’est principalement de nos poches que sort l’argent dépensé par l’État pour les religions et tout ce qui les concerne. Un comble, vous ne trouvez pas ?
G. Ragnaud
Je ne sais si ça a déjà été évoqué, mais si l’État mettait fin au statut spécial de l’Alsace Moselle et d’autres régions ? Cela ferait aussi de sacrées économies et serait un grand pas vers la laïcité de l’État.