FAIRE DE L’ATHÉISME UNE CAUSE NATIONALE

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Depuis trop longtemps, les voix athées peinent à se faire entendre dans l’espace public, écrasées sous le poids d’une tradition où la religion s’est imposée comme le cadre référentiel dominant. Les décideurs politiques, englués dans des schémas hérités de la culture judéo-chrétienne et influencés par de puissants lobbies religieux, ne veulent même pas entendre parler d’athéisme, et encore moins admettent que les convictions athées ont tout autant de légitimité que les croyances religieuses, notamment dans une République qui se prétend démocratique, laïque et fondée sur des principes de liberté de conscience.

L’athéisme, indispensable à la démocratie

Pourtant, l’athéisme, en tant que position politique porteuse de projet de société, est indispensable aux valeurs de la démocratie, défendant un humanisme libéré des superstitions et des pressions morales et institutionnelles des religions. Tant que les athées ne feront pas de cette approche une cause nationale, une véritable force politique, les institutions continueront d’accorder une place injustifiée aux croyances religieuses, au détriment des citoyens qui ne partagent pas ces convictions.

Ce combat n’est pas seulement philosophique, il est aussi et surtout profondément politique, les athées étant, tout comme les croyants, des citoyens à part entière, leurs aspirations à une société fondée sur la raison, l’égalité et la laïcité méritant d’être représentées. Ils doivent faire comprendre que la séparation entre l’Église et l’État ne consiste pas uniquement à tolérer toutes les religions, mais aussi à protéger et respecter ceux qui refusent tout dogme. En l’absence de cette prise de conscience collective, les décisions politiques continueront à favoriser implicitement les religions, renforçant ainsi les inégalités d’influence et la discrimination envers les non-croyants.

Faire de l’athéisme une cause nationale, c’est revendiquer haut et fort que les valeurs républicaines de laïcité et d’égalité ne sont pas complètes tant que l’athéisme ne sera pas perçu comme une conviction aussi respectable que les autres. Il s’agit de réaffirmer que, dans une démocratie laïque, les décisions publiques ne doivent pas privilégier les croyants au détriment des non-croyants, il en va de la cohésion sociale, mais aussi de la justice. Les athées doivent être reconnus non pas comme des opposants au religieux, mais comme des défenseurs de la liberté de conscience, au même titre que ceux qui défendent leurs religions.

G. Ragnaud

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