Une société gouvernée par l’absurde
Le concept d’idiocratie s’applique lorsque des leaders charismatiques, mais peu qualifiés ou irrationnels, arrivent au pouvoir grâce à des discours simplistes d’appels à la foi et à l’identité nationale. C’est l’idée même du personnage Trump, qui, malgré ses multiples controverses, continue de séduire une base conservatrice, voire réactionnaire.
Ainsi, l’électorat catholique aux États-Unis s’aligne avec le programme ultra-libéral de Donald Trump et de son ami Elon Musk, un programme allant pourtant totalement à l’opposé des dites valeurs chrétiennes de solidarité et de compassion. Ce schéma est clairement dû à l’influence croissante des groupes catholiques ultra-conservateurs, s’en tenant à soutenir des figures populistes et leur promesse de préservation des « valeurs traditionnelles », limitant les droits des minorités tout en ignorant les conséquences socio-économiques des politiques ultra-libérales.
La montée de l’anti-intellectualisme
Cette victoire de Trump marque ici l’apogée de l’anti-intellectualisme, rejetant les sciences et l’idée de rationalisme, un populisme primaire ignorant les données méthodiques tout en simplifiant les solutions aux problèmes complexes de la société.
Le risque que représente l’alliance entre idéologies religieuses extrémistes et populisme néo-libéral passe par une érosion des libertés individuelles et des droits civiques, un affaiblissement de la séparation État-religion, une menace réelle pour l’éducation et la science, mais aussi un renforcement de l’autoritarisme, une substitution du débat public par le dogmatisme, et j’en passe.
Dans ce contexte, il est donc essentiel pour les citoyens, et en particulier les athées et laïcs, de rester vigilants face à cette « idiocratie » qui sacrifie le bien commun sur l’autel de valeurs moralistes et libérales, en défendant un espace politique où la raison et le débat prennent le pas sur les manipulations religieuses et populistes.
Nous devons, nous athées européens, nous questionner sur notre rôle si un tel contexte politique devait arriver chez nous, et être prêts à faire face à une culture politique valorisant la réflexion et la rationalité sur la foi aveugle et le nationalisme religieux. Un débat que nous portons déjà avec Génération Athée.
G. Ragnaud