Lettre aux adhérent(e)s et abonné(e)s.

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Très cher(e)s adhérent(e)s et abonné(e)s.

Après avoir inspiré et dirigé Génération Athée durant 7 ans, ma santé déclinant, j’ai, en décembre 2023, passé la main. Avant mon départ, j’ai pris soin de former les membres d’une future équipe, leur transmettant les valeurs, fondements et stratégies de notre courant athée. Hélas, les choses ne sont pas passées comme espéré, la nouvelle équipe s’égarant dans un « athéisme conservateur et traditionaliste », loin du courant réformateur pour lequel, avec les équipes précédentes, nous avions pourtant durement travaillé.

J’assume l’entière responsabilité de cet égarement, une simple formation ne suffisant pas, effectuer ce travail demandant aussi des connaissances profondes des systèmes politiques, de leur fonctionnement, ainsi que des manœuvres de lobbyisme, d’entrisme et d’ingérences religieuses. Cela demande aussi de savoir reconnaître les sujets qui sont les nôtres, de ne pas s’en éloigner, devant, pour cela, avoir la capacité de remettre en cause l’athéisme des siècles passés. Le reste n’est qu’une histoire d’écriture, de pédagogie, d’andragogie, devant bien évidemment savoir compter sur ses partenaires.

Face à cette dérive, vous avez, avec raison, été nombreux à nous écrire, certains s’interrogeant sur le devenir de notre courant athée, demandant un retour à ses bases. J’ai donc, dès le mois de mai, repris du service, réaiguillant notre confédération sur les bons rails, en écrivant la plupart des articles de l’année. Cette parenthèse m’a permis d’encore plus centraliser mon travail, de l’approfondir concernant les droits des athées et de l’athéisme, de pointer leur discrimination dans les milieux politico-médiatiques, tout en dénonçant les ingérences religieuses, leurs réseaux et privilèges.

Oser réformer

Jamais personne avant Génération Athée n’avait osé repenser l’athéisme, lui donner un sens nouveau, plus en phase avec les enjeux du monde actuel. Jamais personne n’avait osé en remettre en cause, non pas son sens, mais son contenu, le rendre plus pertinent, plus utile aux athées et à leur famille. Personne, non plus, n’avait osé penser l’athéisme d’un point de vue athée, c’est-à-dire un athéisme ne s’opposant plus aux religions seulement dans la critique, mais les affrontant sur le terrain, en lui donnant la capacité d’être porté à égalité avec les religions au sein des affaires publiques et d’y défendre les intérêts des athées en tant que membres de la société civile.

En cela, penser un athéisme réformateur est un exercice compliqué, n’ayant aucun texte ancien auquel se référer, étant un état d’esprit pour lequel une simple formation ne peut suffire, cet athéisme-là devant être pensé et créé de A à Z. Ainsi, notre travail ainsi que nos propositions de réformes n’en sont encore qu’à leurs balbutiements, devant, dans l’avenir, politiquement imposer l’athéisme, les points de vue athées, leur conviction de non-existence d’un dieu étant fondamentale pour nos sociétés, et assurément plus pertinente et rationnelle que les affabulations religieuses.

Vous êtes aujourd’hui de plus en plus nombreux à accorder de l’importance à notre travail, comprenant l’intérêt de réformer l’athéisme, de le faire évoluer d’une critique du passé à une vision pour l’avenir. Alors merci à toutes et tous pour ces 9 années de partages et d’échanges, notre confédération aura 9 ans demain.

Au nom de Génération Athée, je vous souhaite une bonne année 2025.

Gilles Ragnaud

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