Pour beaucoup d’athées, s’en prendre aux dieux et à leurs bibles est vécu comme une forme de défouloir, un antidote face à des doctrines jugées absurdes et archaïques. Mais cette stratégie, aussi satisfaisante soit-elle intellectuellement, reste un mirage face aux ingérences religieuses dans les affaires publiques, et cela tout simplement parce que les dieux n’existent pas… contrairement aux religions.
Ainsi, n’existant pas, les dieux, par définition, ne votent pas, ne financent pas de lobbies, ne dictent pas les lois, ni ne font d’entrisme politique, tout cela étant fait par des institutions religieuses bien réelles, dont l’objectif est de perpétuer leur influence dans nos sociétés.
Ces institutions disposent de moyens colossaux, ce qui n’est bien évidemment pas le cas des dieux, et hélas encore moins de l’athéisme. Alors certes, combattre l’idée de l’existence de divins fait intellectuellement du bien, mais dénoncer les pratiques concrètes des institutions religieuses, leurs financements opaques, leurs privilèges injustifiés et leur influence sur les politiques publiques est là carrément primordial.
En s’attaquant aux croyances, et ce n’est pas faute de l’avoir écrit à maintes reprises, les athées et l’athéisme se trompent d’adversaire, passant à côté de ce qui devrait être leur véritable cible : l’ingérence des religions dans les affaires publiques.
Les interventions des institutions religieuses dans les politiques publiques, au contraire des dieux, des bibles et de tout ce qui s’ensuit d’absurdités, sont une réalité tangible, concrète, où se joue le combat pour les sociétés de demain. Ainsi, au lieu de s’égarer dans d’interminables débats sur l’existence ou non d’un être suprême et du mysticisme sans queue ni tête des adeptes de cette hypothèse, j’engage les athées à se battre sur le terrain du rationalisme, des faits, des lois et des actions. L’objectif est clair, démontrer que les religions, dans leur forme institutionnalisée, sont un obstacle à nos démocraties, à nos libertés et à l’avenir de nos générations futures.
G. Ragnaud