Beaucoup d’athées ignorent encore qu’il existe différents courants athéistes, dont l’athéisme traditionaliste, dit conservateur, et l’athéisme réformateur, aussi appelé athéisme progressiste. Voici donc quelques éléments pour vous y retrouver.
L’athéisme, en tant qu’affranchissement des croyances religieuses et critique des dogmes, est un courant de pensée pluriel qui, comme tout mouvement idéologique, se divise en différentes tendances. Parmi celles-ci, l’athéisme traditionaliste et l’athéisme réformiste offrent deux visions contrastées de la place et du rôle de l’athéisme dans le monde contemporain.
L’athéisme traditionaliste : une posture critique et patrimoniale
L’athéisme traditionaliste s’inscrit dans une continuité historique. Ses adeptes accordent une grande importance aux œuvres classiques et aux figures emblématiques comme Nietzsche, Voltaire ou Sartre, qu’ils considèrent comme les fondations intemporelles de la pensée athée. Ce courant se concentre essentiellement sur la critique des croyances religieuses et des institutions associées, estimant que l’athéisme a pour mission principale de démontrer l’irrationalité des religions.
Cette approche ne met jamais l’accent sur l’évolution des sociétés ou sur l’adaptation de l’athéisme aux nouveaux enjeux contemporains. Pour les traditionalistes, l’athéisme n’a pas besoin de se transformer ou de s’étendre vers des sphères comme la politique ou l’économie, étant, pour eux, uniquement une posture philosophique et critique, une opposition aux croyances religieuses plutôt qu’aux institutions cultuelles.
L’athéisme réformiste : un engagement sociopolitique et évolutif
À l’inverse, l’athéisme réformiste appelle à une transformation profonde de la manière dont l’athéisme se déploie dans la société. Ce courant estime que se contenter de critiquer les religions est insuffisant, voire infécond, dans un monde où les défis éthiques, sociaux et environnementaux exigent une implication active de tous les acteurs, y compris les athées.
Pour les réformistes, l’athéisme doit s’inscrire dans les débats publics, porter des projets, défendre les droits et libertés des athées et de leur famille, tout en développant des valeurs fondées sur la raison et le rationalisme. Ils défendent l’idée que l’athéisme devrait disposer d’un programme politique, ou tout du moins confédéral, explicite pour contribuer aux évolutions de sociétés plus en phase avec leurs convictions. De plus, ils plaident pour la création de nouvelles figures modernes capables de porter leurs idées et de les rendre accessibles à l’ensemble des acteurs sociaux et politiques, ainsi qu’aux nouvelles générations.
Le dialogue reste difficile entre ces deux visions, le principal point de tension résidant dans la volonté ou non d’évoluer. Même si l’athéisme réformateur reste fidèle à ses racines athées, les traditionalistes craignent que réformer l’athéisme en diluerait les valeurs fondatrices. À l’inverse, les réformistes considèrent qu’une immobilité excessive marginaliserait l’athéisme face aux enjeux modernes.
Et vous, athées traditionalistes ou athées réformistes ?