En France, les athées forment une majorité silencieuse. Plus de 50 % de la population se déclare sans religion, un chiffre en constante progression. Pourtant, dans les sphères politiques, médiatiques et institutionnelles, leur voix reste marginale, voire inexistante. Comment expliquer un tel paradoxe ?
Il faut exister politiquement pour être entendus.
La raison est simple : l’absence d’organisation et de revendications collectives rend les athées politiquement insignifiants. Contrairement aux groupes religieux, qui savent mobiliser des réseaux d’influence, obtenir des financements et peser sur les décisions publiques, les athées restent dispersés, divisés et, hélas, trop souvent désintéressés par l’action politique.
Cette invisibilité entraîne des conséquences.
Être invisible politiquement, c’est être exclu de tous les débats sur des sujets pourtant essentiels : avortement, éthique, morale, liberté, éducation, etc. C’est aussi renoncer à être un contrepoids face aux religions, en les laissant continuer à bénéficier d’avantages considérables de la part de l’État et de ses institutions : subventions publiques, exonérations fiscales, influence sur les programmes scolaires, privilèges culturels et même laïques. Pendant que les croyants s’organisent pour défendre leurs intérêts, les athées restent insignifiants, se contentent de constater et de critiquer — une posture irrationnelle, sans aucun poids politique.
Le monde tourne ainsi.
Être majoritaire en nombre, nous le voyons bien, ne suffit pas. Il faut aussi être politiquement visible, structuré et revendicatif pour s’imposer dans l’espace public. L’exemple des mouvements féministes, écologistes, LGBTQ+ ou syndicaux le prouve : sans mobilisation, aucune reconnaissance n’est possible.
La quantité, mais pas la capacité.
En tant que Confédération, notre premier combat est de faire comprendre aux athées l’importance de se mobiliser pour exister politiquement. C’est d’ailleurs le sujet principal de la grande majorité de mes textes pour Génération Athée. Les religions, elles, l’ont compris depuis longtemps : « Ce qui compte, ce n’est pas la quantité, mais la capacité à s’imposer dans l’espace public. » C’est aux athées de tirer les leçons de cette réalité sociétale et d’agir en conséquence. Être majoritaire ne suffit pas.
En conclusion, athées, c’est simple : « Tant que nous n‘existerons pas politiquement, nous n’existerons pas. »
G. Ragnaud