Au vu de la tournure que prend le conflit entre l’Ukraine et la Russie, je ne peux pas m’empêcher, peut-être à tort, de faire un parallèle idéologique entre l’Amérique de Trump, la France pétainiste de Vichy, et le soutien actif des communautés religieuses les plus conservatrices.
En effet, Philippe Pétain en 1940 et Donald Trump aujourd’hui, aidés par une dictature cléricale au service de la collaboration, partagent une même posture de soumission déguisée en pragmatisme ou en stratégie diplomatique, l’un face à l’Allemagne d’Hitler, l’autre à la Russie de Poutine.
Pétain, en prenant la tête de la France en juin 1940, impose l’armistice avec l’Allemagne nazie. Présentée comme une nécessité pour éviter un massacre, cette décision n’est en réalité que le montage politique d’une idéologie complaisante avec le totalitarisme nazi. Sous couvert de préserver la France, Pétain conclut une collaboration avec Hitler, sacrifiant la nation et ses valeurs républicaines au nom d’une paix durable.
Avec l’appui des milieux catholiques les plus conservateurs, le régime de Vichy s’imprègne rapidement d’idéologie cléricale. Le cardinal Gerlier, primat des Gaules, soutient la politique de collaboration, tandis que l’épiscopat français, dans sa majorité, voit en Pétain un sauveur restaurateur des valeurs chrétiennes face à la prétendue décadence de la République laïque. Les religieux réactionnaires applaudissent les politiques antisémites et anti-maçonniques de Vichy, dénonçant les Juifs et les francs-maçons comme responsables de la chute de la France. Sous l’égide de Pétain, des lois liberticides sont mises en place, notamment contre les enseignants républicains et les intellectuels perçus comme subversifs, au profit d’un retour à l’éducation confessionnelle.
La suite, nous la connaissons tous, la police française organise les rafles, la France, soumise économiquement, politiquement et militairement, participe activement aux exactions nazies. C’est ainsi que Pétain et son pétainisme furent les garants de l’asservissement de la France, rationalisant leur lâcheté par un discours de responsabilité nationale, soutenu par une Église catholique de France qui, à quelques exceptions près, trouvait dans ce régime une occasion de restaurer son influence.
La posture de Donald Trump est aujourd’hui étrangement similaire dans le conflit russo-ukrainien. Plutôt que de soutenir l’Ukraine, comme l’a fait son prédécesseur face aux agressions russes, le président américain menace non seulement de laisser faire Poutine, mais va plus loin encore, en encourageant Moscou à faire ce qu’il veut avec les alliés de l’OTAN sous prétexte qu’ils n’investissent pas suffisamment dans leur défense.
En cela, Trump bénéficie du soutien indéfectible des milieux religieux conservateurs et des églises évangéliques d’extrême droite, qui voient en lui un rempart contre le progressisme. Et ce mouvement n’est pas anodin, puisque l’alliance entre Trump et les ultra-religieux s’appuie sur un rejet commun des valeurs démocratiques, une hostilité envers le droit à l’avortement, les droits LGBTQ+ et la laïcité.
Les pasteurs évangéliques les plus influents, comme Franklin Graham ou Robert Jeffress, soutiennent ouvertement la vision autoritaire de Trump, arguant qu’un homme fort est nécessaire pour restaurer l’ordre moral aux États-Unis. Leur discours va parfois jusqu’à considérer Poutine comme un allié spirituel contre la prétendue décadence occidentale. Le patriarche orthodoxe Kirill de Moscou, proche du Kremlin, alimente cette rhétorique en présentant l’invasion de l’Ukraine comme une croisade contre l’Occident corrompu.
En réalité, tout comme Pétain a abandonné la France face à Hitler, Trump, à l’image du maréchal en son époque, masque sa capitulation derrière un discours de protection nationale, laissant croire qu’il agit dans l’intérêt des Américains tout en renforçant l’agresseur russe.
Trump aujourd’hui, comme Pétain en son temps, se présente comme étant le seul capable d’éviter un désastre. Pétain, en reconnaissant la légitimité d’Hitler en Europe, affirmait protéger la France en signant l’armistice. Trump, en vantant la puissance et le génie de Poutine, prétend préserver les États-Unis en abandonnant l’Ukraine. De même, tout comme Pétain accablait la République et les démocraties occidentales Trump blâme ses alliés plutôt que l’agresseur russe, le tout en critiquant l’OTAN et l’Europe, les désignant comme responsables de la situation.
Ces positions n’ont rien d’un pragmatisme stratégique, bien au contraire, n’étant que capitulation, renoncement et abandon, sous prétexte de paix. Pétain, en croyant acheter la paix avec Hitler, n’a obtenu que la soumission et l’infamie, Trump, avec sa complaisance envers Poutine, ne fait, lui, qu’accélérer la chute de l’Ukraine tout en déstabilisant l’Union européenne.
Le rôle des religieux dans ces holocaustes me paraît être un parallèle plus qu’inquiétant entre une Église catholique qui, sous Vichy, cautionnait la collaboration, et l’extrême droite religieuse américaine, voyant dans le trumpisme une occasion de démanteler les droits civiques et d’instaurer un nationalisme chrétien radical.
Ce parallèle idéologique que je fais entre la religion, l’Amérique de Trump et la France sous l’occupation est peut-être faux… ou pas.
Et vous, ami(e)s athées, qu’en pensez-vous ?
G. Ragnaud
Et poutine soutenu par l eglise orthodoxe russe nationaliste proguerre et homophobe entres autres…