Tout au long de sa vie, J.D. Vance, vice-président des États-Unis, a entretenu des liens significatifs avec la religion. Issu d’une famille protestante évangélique fervente, il s’est éloigné de la foi durant ses études universitaires avant de se convertir au catholicisme en 2019. Cette conversion a été influencée par sa lecture de philosophes tels que René Girard et saint Augustin, qui lui ont offert une perspective de la foi compatible avec la raison.
Des critiques systématiquement partiales
J.D. Vance a exprimé à plusieurs reprises l’importance de sa foi catholique dans sa vision politique, la religion y jouant un rôle central, influençant notamment ses positions sur la gouvernance, la liberté d’expression et les politiques sociales.
Ses discours politiques sont systématiquement biaisés en faveur des religions, en particulier du catholicisme. Il soutient les positions de l’Église catholique sur des questions sociales et politiques, affirmant que l’Europe subit un recul démocratique dont la principale menace provient de l’intérieur. Il a également critiqué le Royaume-Uni pour ses lois sur la liberté d’expression, citant le cas d’Adam Smith-Connor, arrêté pour avoir enfreint une « zone d’accès sécurisé » autour d’une clinique d’avortement à Bournemouth. Vance a dénoncé cette arrestation comme une atteinte à la liberté de conscience.
En Suède, il a mentionné la condamnation d’un activiste chrétien pour avoir brûlé un Coran, y voyant une persécution de l’expression religieuse. Il a également critiqué l’Allemagne pour des actions policières contre des commentaires antiféministes en ligne et l’Écosse pour des avertissements envoyés à des résidents concernant des prières privées dans des zones d’accès sécurisé.
Une logique populiste et communautariste
Les critiques de J.D. Vance s’inscrivent dans une logique populiste et communautariste, se focalisant sur des cas spécifiques servant à nourrir un discours de victimisation des conservateurs et des chrétiens en Europe. Ses exemples sont soigneusement choisis pour alimenter l’idée que les élites politiques et médiatiques répriment certaines opinions, notamment celles liées au nationalisme, au conservatisme ou à la religion.
Ses attaques portent presque exclusivement sur des atteintes présumées aux droits des chrétiens conservateurs (prières interdites, arrestations pour des positions anti-avortement, condamnations d’activistes religieux), tout en ignorant les restrictions ou discriminations qui pourraient toucher d’autres groupes. Il passe sous silence les raisons de ces législations (protection des droits des femmes, lutte contre les discours de haine, maintien de l’ordre public) et ne s’intéresse qu’aux conséquences perçues comme négatives pour son camp idéologique. Ainsi, ses critiques n’interrogent pas les violences et tensions qui justifient ces lois, et encore moins les interdictions similaires en vigueur aux États-Unis dans certains États.
Cela montre que Vance ne défend pas la liberté d’expression universelle, mais plutôt une protection particulière des discours conservateurs et religieux, souvent au détriment d’une approche plus neutre et républicaine. Ses critiques s’inscrivent dans une stratégie politique visant à renforcer l’idée d’un « combat civilisationnel » entre une Europe séculière et autoritaire et un christianisme perçu comme assiégé.
Rejet de toute forme d’athéisme
Dans ses déclarations publiques, Vance a exprimé son opposition à la promotion de l’athéisme à travers l’aide étrangère américaine. Lors d’un sommet sur la liberté religieuse en février 2025, il a critiqué le financement, par les contribuables américains, d’ONG qu’il accuse de diffuser l’athéisme à l’étranger, estimant que cela ne représente pas un leadership adéquat dans la protection des croyants. Bien qu’il affirme respecter la liberté de conscience individuelle, il s’oppose fermement à l’utilisation de fonds publics pour soutenir des initiatives qu’il perçoit comme promouvant l’athéisme, considérant cela comme une menace pour les valeurs religieuses qu’il défend.
J.D. Vance ne reconnaît aucune légitimité à l’athéisme, le réduisant à une idéologie concurrente du religieux, voire à une menace pour la place du christianisme dans l’espace public.
G. Ragnaud