Il ne va, pour ainsi dire, jamais à l’église, ne cite pas ou peu la bible et ne connaît pas grand-chose aux faits religieux. En bref, Donald Trump n’a clairement jamais été un homme de foi. Ainsi, sa seule considération envers la religion reste dans sa manière de l’utiliser comme un simple outil marketing servant ses propres intérêts.
Pourtant, aux États-Unis, ce milliardaire est vénéré tel l’incarnation de Dieu sur Terre, par une large partie de la droite chrétienne, en particulier les évangéliques et les intégristes catholiques.
Trump ne croit pas en Dieu… mais il croit en son pouvoir électoral.
Qui ne se souvient pas de cette scène absurde en 2020, où, après avoir fait disperser violemment des manifestants pacifiques, Trump s’est rendu devant une église pour poser fièrement avec une Bible… tenue à l’envers. Ce geste grotesque résume parfaitement sa relation avec la religion, n’y voyant ni spiritualité ni engagement personnel, seulement un symbole à brandir pour séduire une base électorale avide de « valeurs traditionnelles ».
Personne ne peut imaginer que ce type ait foi en un quelconque dieu, d’ailleurs il ne prie pas, ou fait semblant, jouant un rôle dont la seule espérance va à ses avocats afin qu’ils le sauvent de ses multiples procès. Il ne suit aucun précepte chrétien, bien au contraire, prônant la cupidité, l’arrogance, l’adultère et la vengeance. Et pourtant, poussé par la bêtise de l’idiocratie cultuelle, ce sale type est devenu le champion des fondamentalistes religieux.
Ce prodige politique ne doit rien à une quelconque foi, n’étant qu’un leurre populiste, une stratégie de grande gueule, Trump, à la manière d’un Mussolini moderne, ne croyant en rien d’autre qu’en lui-même et en sa capacité à manipuler les foules. Ce dictateur en devenir a compris que pour obtenir le soutien des évangéliques et des catholiques traditionalistes, il suffisait de leur donner ce qu’ils veulent, des valeurs très conservatrices, passant par l’interdiction de l’avortement, par la nomination de juges ultraconservateurs et par une rhétorique guerrière contre le wokisme et les minorités. Peu importe qu’il mène une vie en totale contradiction avec la morale chrétienne, une dose de racisme et d’ultra-nationalisme suffisant pour exalter une foule d’imbéciles. Il faut tout de même lui reconnaître qu’en bon businessman, Trump a malgré tout réussi un tour de force incroyable, celui de convaincre des millions de croyants que leur salut passait par un milliardaire non croyant sans scrupules, au comportement de télévangéliste.
Trump ne croit assurément pas en Dieu, mais il croit en son pouvoir électoral, en sa capacité de savoir manipuler une population de benêts, et tant que des leaders utiliseront la religion comme un outil de domination, et vice versa, la démocratie, pour le peu qu’elle existe, restera fragile face aux mirages du populisme religieux.
Nous savons toutes et tous combien les alliances entre foi et pouvoir mènent à des périodes sombres de l’histoire. C’est donc à nous, athées, démocrates, républicains, rationnels et personnes de raison, d’être vigilants, ne devant plus permettre l’ascension de populistes prêts à transformer la politique en un champ de bataille religieux.
G. Ragnaud