Violences dans les écoles catholiques… Ce n’étaient que des enfants.
Les révélations s’enchaînent, les visages changent, les lieux varient, mais les mécanismes restent les mêmes.
À Notre-Dame de Bétharram, dans les Pyrénées-Atlantiques, plus de deux cents plaintes d’anciens élèves dénoncent aujourd’hui des années de violences physiques et sexuelles subies entre les années 1970 et 1990. À l’école privée Stanislas à Paris, un ancien responsable d’internat a été condamné pour violences, tandis que des enquêtes pour viols sont toujours en cours. En Haute-Savoie, au collège-lycée catholique Sainte-Croix-des-Neiges, quatorze élèves brisent à leur tour le silence, et dans le Morbihan, c’est un instituteur ayant exercé pendant quarante ans dans plusieurs établissements catholiques qui est accusé de viols sur mineurs… Et combien d’autres affaires encore cachées, non sues, à être révélées ?
À chaque affaire, les mêmes mots reviennent, passant par le silence, la dissimulation, la honte et parfois le suicide. Et pourtant, malgré les années, malgré les cris, les violences, malgré les morts, les silences, rien ne semble ébranler véritablement les piliers de l’institution catholique.
Pour Génération Athée, il est urgent de désigner les véritables responsables, car derrière chaque agression, chaque silence imposé, chaque traumatisme nié, se tient, au premier rang, l’Église catholique, une organisation sectaire, puissante, hiérarchisée, où l’endoctrinement dès l’enfance et l’omerta institutionnelle forment un terreau propice à toutes les dérives. Les cadres, les supérieurs, les évêques, jusqu’à la « Conférence des évêques de France », n’ont jamais été inquiétés, passant à travers, ne se pensant en rien coupables, accusant les autres, sans imaginer un seul instant que leur doctrine est à la base de ces violences. Et ne nous y trompons pas, leur priorité n’a jamais été la protection des enfants, pour eux c’est secondaire, leur seule inquiétude n’étant que la préservation de leur image.
À cette responsabilité religieuse s’ajoute une complicité de l’État français, qui, bien qu’informé depuis des décennies des multiples violences commises dans les écoles privées sous contrat, n’a jamais mis en place de système de contrôle rigoureux et indépendant. Il a fermé les yeux, toléré, parfois couvert, tout en ne garantissant pas la sécurité des mineurs dans ces établissements, se faisant complice d’un système où l’on préfère enterrer les plaintes plutôt que de salir l’Église de France.
L’heure, pour nous, n’est plus aux demi-mesures, aux mots creux, aux excuses et demandes de pardon bidon. Toutes les religions, par leur nature même, ont engendré des lieux clos, hiérarchisés, où l’autorité est sacrée et la parole des victimes profane, des nids, disons-le clairement, propices aux agressions sexuelles, aux manipulations, aux humiliations, voire aux crimes.
Il est grand temps de faire le ménage, de faire tomber l’impunité, de briser les statues et les icônes, et enfin d’écouter les victimes, qui, rappelons-le, n’étaient toutes et tous… que des enfants.
G. Ragnaud