Les commentaires haineux, provocateurs ou condescendants de certains croyants, notamment catholiques, sont de plus en plus nombreux sous nos publications. Pour moi, ce n’est pas une surprise, voyant mois après mois que l’athéisme réformateur porté par Génération Athée commence à porter ses fruits.
Cet athéisme nouveau interroge les athées, leur donne un objectif bien plus rationnel, et surtout plus sérieux du combat que doivent mener les non-croyants face aux religions. Pour la première fois dans l’histoire de l’athéisme, un poignée de personnes appellent à combattre les religions sur leurs terrains, je ne parle pas de celui de la foi, mais bel et bien de celui de leurs pouvoirs politiques. Pour la première fois, on leur montre ce qu’il faut faire, comment il faut le faire, les raisons de le faire et surtout les moyens qu’il nous faut mettre en place pour y arriver.
Cela commence par des prises de conscience de base : le silence discriminatoire de l’État face aux défis athées, une remise en cause d’un athéisme qui ne doit plus n’être que critique, devant aussi s’engager, ou encore que la religion n’est que politique. Cela passe par des rencontres avec nos décideurs, mais aussi par des engagements au sein de nos institutions publiques, sociales, économiques et politiques. Cela doit aussi être présent au sein de nos systèmes éducatifs, l’athéisme devant s’y engager, donner sa version de l’histoire des religions, révéler ce que les livres ne disent jamais sur elles, ce qu’elles sont dans la réalité.
Oui, nos publications dérangent les habitudes, rendent mal à l’aise les cultes et leurs décideurs, mais aussi, et c’est bien pire, les acteurs de la laïcité. Apeurés par nos révélations de discrimination, ces derniers préfèrent, pour l’instant, nous ignorer plutôt que nous considérer comme faisant partie des leurs, l’athéisme réformateur porté par Génération Athée faisant partie des défenseurs d’une laïcité pour toutes et tous, athées et athéisme compris.
Ces provocations ne sont donc pas le fruit du hasard. Elles s’inscrivent dans un rapport de force symbolique où les religions ont longtemps eu le monopole de la parole publique, pendant que l’athéisme restait confiné à un rôle de critique marginale. Pendant des siècles, les athées se sont eux-mêmes caricaturés dans des discours exclusivement critiques, disant, avec raison, non à l’idée d’un Dieu, non aux dogmes, non à l’ordre moral, sans, hélas, jamais porter le moindre projet.
Il est donc temps pour nous, athées, de changer de paradigme, de ne plus simplement réagir aux foi religieuses. Nous devons, dorénavant, agir pour nous et les nôtres, tout en imposant un autre modèle de société. Nous devons être perçus comme des opposants politiques aux religions en portant nous-mêmes des projets laïques, éthiques, politiques et équitables.
Les commentaires de croyants haineux et provocateurs sont pour nous un gage de réussite, le résultat d’un travail de réforme attendu, espéré depuis longtemps par les athées eux-mêmes. Une réussite !
G. Ragnaud