Quand un membre du gouvernement, dans le cadre de son mandat, impose, au niveau national, un débat religieux, nous, Génération Athée, avons le devoir de réagir.
Pour être clair, Monsieur Retailleau n’a pas à inviter le citoyen à faire un choix politique de culture religieuse. Non seulement c’est, vis-à-vis des athées et des non-croyants, totalement irrespectueux, mais c’est en plus consentir implicitement à un retour des religions dans l’espace politique, et cela, malgré une séparation conclue en 1905.
Pousser à de tels choix, c’est faire appel à des sentiments culturels basés sur la religion, dont toutes et tous ici connaissons les règles ancestrales, soulevant les peurs et les haines, invoquant implicitement une forme de racisme et de phobie de l’autre. Nous connaissons toutes et tous les dérives dues aux religions et à leurs guerres. Nous savons tous combien elles produisent d’ingérences dans nos vies, dans nos corps, dans nos amours, dans nos lois, conscients de leur volonté de toujours vouloir dicter nos vies, de la naissance à la mort, enfermant les consciences, jugeant, divisant.
Pour nous, athées, ce débat lancé par M. Retailleau est avant tout un traquenard politique.
C’est une tentative de nous impliquer de force dans des débats politico-religieux, dont l’approche est tellement sournoise que beaucoup d’athées, hélas, tombent dans le piège. Politiquement pris à partie, ils ne voient pas qu’en prenant position, ils participent à une guerre qui, pourtant, ne les regarde en rien. Ils ne voient pas que ce genre de débat n’est qu’une insulte à leurs convictions, leur demandant de faire des choix, de participer, ou encore de soutenir le prosélytisme religieux.
L’athéisme, de base, ne reconnaît aucun fondement légitime aux religions, quelles qu’elles soient. Il ne reconnaît aucune construction doctrinale fondée sur l’hypothèse de l’existence d’un dieu. Pour nous, Génération Athée, oser introduire ce type de choix dans l’arène politique, c’est clairement nier l’athéisme, l’effacer, ou pire encore, l’humilier.
N’étant pas là pour arbitrer les croyances, aucune culture religieuse ne mérite notre ralliement, ce serait en totale contradiction avec les convictions athées. Notre position ne peut être que l’athéisme, c’est-à-dire le rejet de toutes les superstitions et de toutes les tentatives d’instrumentalisation à des fins de pouvoir politique.
Nous ne sommes pas pour autant neutres ou flottants, nous sommes athées, avec cette absolue volonté de défendre une société sans dieux, sans prêtres, sans dogmes, mais pas sans droits, sans libertés, sans raison ni équité.
Alors, avant de liker la déclaration d’un politique s’attaquant au voile, assurez-vous, chers ami·e·s, que ce ne soit pas un simple croisé du catholicisme sous couverture républicaine.
Défendons nos convictions, défendons l’athéisme.
G. Ragnaud