Derrière les singeries, parfois passionnées, hystériques pour certains, faisant appel à un saint esprit imaginaire, magnifié par un débordement de prières mystico-dévotes, se cache une affaire, disons-le, exclusivement politico-médiatique.
L’élection d’un pape est une opération stratégique, médiatique et diplomatique à l’échelle mondiale. Chaque conclave est une scène de théâtre où se jouent les équilibres de pouvoir entre les courants conservateurs, réformateurs ou ultra réactionnaires de l’Église catholique, sur fond de tractations géopolitiques discrètes mais bien réelles.
Être le prochain Pape.
Dans les coulisses du Vatican, les alliances se nouent, les ambitions s’aiguisent. Les hauts cadres de cette caste religieuse, à la manière de politiciens aguerris, joue de l’intrigue. Ce n’est pas un hasard si les grands médias du monde entier couvrent cette mascarade comme une élection présidentielle, tout y est fait pour que cette succession monarchique soit vécue comme une aventure mystique, en mondiovision, désignant ce qui pourtant n’est autre que le chef d’un micro-État autoritaire, patriarcal, théocratique, dont l’influence politique dépasse largement ses frontières, notamment grâce à un réseau diplomatique tentaculaire, des lobbies religieux actifs, et l’art de raconter une histoire, un mensonge, millénaire.
L’élection d’un pape, c’est surtout l’occasion rêvée pour les journalistes de se livrer à un ballet de spéculations fumeuses, pour les chefs d’État de faire des courbettes médiatisées, et pour les catholiques les plus influents de réaffirmer leur pouvoir sur des milliards d’individus.
Pendant ce temps, personne ne s’interroge sur le scandale démocratique que représente le fait qu’un bonhomme, élu à huis clos par quelques vieux prélats, puisse peser autant sur les débats sociétaux, les droits humains, les politiques de santé ou d’éducation à travers le monde. Tout est rassemblé pour que le Vatican parle au nom de l’humanité, pour que, dans cette grande illusion, chacun oublie les scandales à répétition du monde croyant, ses viols, ses meurtres, ses silences étouffants, ceux de l’histoire passée comme ceux du présent.
Et nous, pauvres athées, que nous sommes face à tant de machination. que pouvons nous faire d’autre que d’user de notre liberté de conscience, de notre raison, pour dénoncer la théâtralisation politico-médiatique du pouvoir d’un mensonge.
Alors profitons, abusons de ce peu de liberté, et dénonçons, jusqu’à ce que l’humanité, un jour, nous entende.
G. Ragnaud