Que la France soit culturellement athée est un fait, un héritage de valeurs tissé à travers des siècles d’histoire.
Elle l’est depuis que les premiers esprits libres ont osé douter des dogmes. Depuis que des penseurs comme Étienne Dolet, brûlé vif à Paris en 1546 pour « athéisme », ont payé de leur vie l’audace de penser autrement. Depuis les Lumières, bien sûr, où l’on ne débattait pas de la place de Dieu, mais de la manière de s’en passer. Diderot, d’Holbach, Voltaire, La Mettrie, Condorcet… Tous portaient cette intuition qu’il fallait libérer l’homme des chaînes de la foi pour lui rendre sa dignité.
La France est ce pays où la Révolution a décapité l’ordre religieux, où Robespierre a imposé un culte de la Raison, où les autels ont été renversés et les églises transformées en temples laïques.
C’est ici, dans notre pays, qu’est née l’idée moderne de laïcité : une séparation ferme du politique et du religieux, une conquête de la République contre les cléricatures, contre les empires de la foi.
De la Commune de Paris à la Résistance à Vichy qui pactisait avec les curés, de la loi de 1905 à aujourd’hui avec Génération Athée, l’histoire française est jalonnée d’oppositions et de victoires face à ceux s’imaginant représenter un hypothétique « ordre divin ». À chaque époque de l’histoire de notre nation, des femmes et des hommes se sont levés contre les religions, assumant leurs convictions athées, leur devoir de liberté pour eux et pour leurs générations futures.
Fière de sa culture de mécréance, de son image de bouffeurs de curés, des soulèvements contre la monarchie et l’Église, la France, celle des athées, est libre-pensante et refuse, encore et toujours, de se soumettre. Et aujourd’hui encore, malgré l’infamie des alliances politico-religieuses, les discriminations envers nos convictions, et les tentatives de retour au religieux, notre pays est, et reste, majoritairement athée.
Alors oui, à n’en point douter, la France est de culture athée, de cet athéisme qui a façonné la République… en opposition aux religions.
Et avec Génération Athée, cette lutte continue, évolue, fière de cet héritage multiséculaire, un athéisme engagé, réformé, repensé pour faire face aux défis de ce siècle.
Aujourd’hui, cette France culturellement athée doit grandir et s’imposer politiquement et socialement, défendant des valeurs et des projets libérés de toutes formes de superstitions. L’athéisme doit être présent au sein de l’État et de ses institutions, s’opposant aux lobbyismes religieux, à l’entrisme cultuel, et aux ingérences politico-religieuses de toutes sortes.
Nous, athées de ce siècle, sommes les héritiers des premières pierres que l’athéisme a posées sur les terres de France.
Nous en sommes sa culture, son avenir… son histoire.
G. Ragnaud