geneadm Rare sont les athées ayant conscience de ce que représente l’ampleur des religions en France.
Elles ont des centaines d’associations, des lois qui protègent leurs intérêts, leurs règles, leurs dogmes. Elles disposent de lobbys au poids international, de soutiens politiques, médiatiques, culturels, et ont eu pour elles le temps d’imposer leurs traditions, d’ancrer leurs récits, de normaliser leur présence partout et en tout.
Elles ont appris à s’organiser, à s’infiltrer, à se rendre indispensables. Elles savent former leurs cadres, influencer les décisions, parler aux caméras et glisser leur voix dans l’oreille des puissants. Elles ont peaufiné l’art de la communication, usé du mensonge, de l’hypocrisie, de l’imposture, jusqu’à faire croire qu’elles seraient un rempart, alors qu’elles ne sont qu’un obstacle.
Rien, en religions, n’est fait au hasard, elles ont tout prévue… sauf une chose, que l’athéisme de ce 21e siècle évolue, s’engage et devienne une gêne, un contre-pouvoir en devenir.
Ce qu’elles n’avaient pas prévu, c’est qu’un jour, des femmes et des hommes se lèveraient pour défendre activement une autre conviction que celle de l’hypothèse de l’existence d’un dieu, incluant une vision du monde, une pensée politique, un projet de société.
Les athées ont planté de nouvelles graines, se propageant en une nouvelle force qui, sans moyens, sans subventions, sans privilèges, s’organise, se structure, prend conscience de sa légitimité. L’athéisme, longtemps silencieux, s’ouvre à l’engagement, il devient militant, offensif, clairvoyant, refusant de rester dans l’ombre de la laïcité pour mieux exister en son nom. Il revendique une reconnaissance, celle d’être une conviction à part entière, une force sociale et culturelle qui, enfin, prend la parole, se défend.
Face au poids religieux, nous avons beaucoup à faire, à commencer par nous rassembler, nous organiser, faire de nos athéismes une vraie force politique, sociale et économique. Nous devons aller à la rencontre de nos élus, des médias, des citoyens, communiquer, partager.
Nous devons surtout prendre conscience des forces religieuses, de leur influence, comprendre que, face à elles, nous sommes, pour l’instant, insignifiants.
G. Ragnaud
