Écrire un athéisme réformé, ce n’est pas difficile.
Ce qui l’est par contre, c’est de savoir quoi écrire, non pas sur l’hypothèse de l’existence d’un Dieu, voilà bien longtemps que cette figure s’est effacée de mes raisonnements, mais sur tout ce qu’il reste à reconstruire une fois cette hypothèse mise de côté.
Un athéisme réformé ne se contente pas de nier, il questionne, explore, propose, exige de connaître les sujets politiques, sociaux, économiques, culturels, que les croyances influencent chaque jour, souvent en profondeur, dans un silence sournois. Il requiert une compréhension de ce que la religion fait aux lois, à l’école, à la santé, à la justice, à la famille, aux droits humains, à la mort, aux femmes, aux enfants, aux minorités, à la vérité, et à la liberté même de penser. Il demande aussi d’anticiper et de comprendre ce que l’absence de religion ne fait pas encore.
Non, ce n’est pas difficile d’écrire. Ce qui est difficile, c’est d’avoir une connaissance claire de ce que l’on veut faire évoluer, corriger, réinventer. C’est de relier l’athéisme à la République, à la famille, à la dignité sociale, à la mémoire collective, au savoir scientifique, et à l’avenir démocratique. C’est imaginer une société où l’athéisme n’est plus une absence, mais une présence forte, structurée, créatrice, une force qui parle d’éducation, de paix, de partage, de recherche, de droit, et non plus seulement de religion.
Ce qui est difficile, c’est d’oser penser un monde sans dieux, mais pas sans conscience, un monde sans églises, mais pas sans justice. Et pour cela, il ne suffit pas de savoir écrire, il faut auparavant savoir où l’on va, pourquoi et pour qui on doit se donner les moyens de réformer l’athéisme, de le libérer de ses chaînes ancestrales, de son statut d’esclave, soumis aux religions.
Alors oui, ceux qui médisent, censurent Génération Athée, ou désapprouvent son courant athée ont raison : écrire, ce n’est pas difficile…
G. Ragnaud