geneadm Il est encore, pour beaucoup, difficile d’accepter que les athées et l’athéisme puissent, comme les religions, incarner une vision du monde politique, sociale et économique, une voix qui interroge, qui formule et qui propose. Il leur est difficile d’accepter un discours neuf, non corrompu par la religion, parfois même déconcertant par un positionnement dont personne n’a l’habitude, car émancipé de toute forme de dogmatisme religieux.
À la fois laïque et athée, nos rédactions redonnent du souffle au débat, et inspirent toute une génération d’athées fatigués par un athéisme infécond depuis des siècles. Personne n’a l’habitude de voir des athées prendre position, s’opposer politiquement, socialement, économiquement et publiquement aux religions, affirmer leurs volontés politico-athées, le tout sans jamais parler de l’idée saugrenue d’un dieu ni de ce qui s’ensuit de bêtises et de mensonges.
Nos opinions sont bien plus que de simples réactions aux prédations politico-religieuses, ce sont des réponses lucides et construites, capables de faire face à l’asphyxie des athées dans des sociétés où les religions sont omniprésentes, partout et en tout, les lois, l’éducation, la justice, la famille, la santé, et tout ce qui, de près ou de loin, concerne nos vies et celles de nos proches.
En tant que Confédération Athée Laïque, nous creusons une rupture profonde et nette avec la grande majorité des associations laïques multipliant les compromis pour ne pas « heurter les sensibilités religieuses ». Nous revendiquons une indépendance laïque franche vis-à-vis des religions, n’ayant ni pacte ni dette envers elles, n’en attendant rien, ne leur devant rien, tout en n’oubliant pas qu’elles ont, durant des siècles, tout fait pour nous éradiquer.
C’est là une liberté fondamentale que n’ont pas les associations laïques, notre volonté et nos projets de société n’ayant pas à s’ajuster aux volontés cultuelles, une autonomie athée qui, pour beaucoup, encore victime d’un trouble obsessionnel cultuel, reste inacceptable.
Que les athées aient une opinion engagée, cela déroute, cela dérange, fait peur. Même les plus fervents défenseurs de la laïcité hésitent à accepter cette émancipation athée, nouvelle, perturbante, presque politiquement incorrecte, n’acceptant pas encore que l’athéisme puisse aussi produire une pensée sociale, une vision politique, une espérance humaine.
Et pourtant, c’est bien ce que nous faisons, chez Génération Athée, montrant au monde que les représentations sociétales portées par les religions ne sont désormais plus exclusives.
C’est ça l’athéealisme, et il faut bien que quelqu’un commence à l’écrire.
G. Ragnaud