Quand l’athéisme sert la haine : Anatomie d’un détournement

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Athées, attention à l’imposture d’un « athéisme » d’extrême droite.

Dans un pays où une part croissante de la population se dit sans religion, il est tentant de croire que la laïcité et l’athéisme avanceront de concert vers plus de liberté et d’égalité. Hélas, certains groupe se disant athées, prétendent défendre l’athéisme or qu’en réalité ils visent exclusivement une minorité religieuse, l’islam. Une xénophobie convictionnelle.

Appeler cela « athéisme » relève de l’imposture, car l’athéisme authentique défend la liberté de conscience, l’égalité devant la loi et la neutralité des institutions publiques. Est quand l’absence de croyance est transformée en prétexte pour exclure, caricaturer et stigmatiser, elle cesse d’être un principe universel pour devenir un instrument d’exclusion.

Dans le contexte politique actuel, où les forces d’extrême droite pèsent fortement dans l’opinion (des sondages et résultats récents placent le RN dans une fourchette élevée, autour de 30–35 % selon les scrutins et périodes), ces discours trouvent un écho inquiétant chez les athées.

Plutôt que de défendre la loi de 1905 comme garantie de la liberté de tous, la laïcité est instrumentalisée pour dresser une communauté contre une autre. Les conséquences font que cette « laïcité-arme » ne protège ni la République ni les libertés, ne faisant que produire de la misère sociale, civique et politique. On constate d’ailleurs une situation réciproque et nuancée faisant que des partis instrumentalisent la religion, et que, de leur côté, des institutions religieuses cherchent à s’instrumentaliser politiquement.

Nous athées réformiste, qui défendons haut et fort une laïcité universaliste et une société fondée sur la raison et la justice, devons dénoncer ceux qui se disent « athées » mais propagent l’intolérance. Nous devons dénoncer les discours qui confondent critique des religions et stigmatisation d’un groupe, et rappeler que la laïcité n’est pas faite pour légitimer des exclusions, son rôle étant de défendre et protéger la liberté de conscience.

Protéger cette liberté qui nous est offert, c’est assurer le droit à un débat public où la critique des idées demeure possible sans pour autant devenir une persécution. Il est donc important que chacune et chacun d’entre nous soient attentif, et refuse de se laisser aller à une récupération sectaire de l’athéisme.

G. Ragnaud

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